Présentation

Chaque année, lors du festival Cinélatino, Rencontres de Toulouse trois membres du Syndicat forme un jury pour attribuer le Prix SFCC de la Critique Française à un premier film de la sélection. Ce prix permet de mettre l’accent sur les nouveaux talents que le festival révèle chaque année.

La délibération de ce jury a lieu en public afin que tous les festivaliers puissent y assister. Une façon ludique de mettre en lumière ce qu'est le métier de critique.

L’Association Rencontres Cinémas d’Amérique Latione de Toulouse (ARCALT) donne à voir le continent cinématographique latino-americain.

http://www.cinelatino.com.fr

Cette année, plusieurs adhérents du SFCC ont participé au Jury qui décerne le Prix Découverte de la Critique Française.

Jury

Isabelle Danel

Philippe Descottes

Bernard Payen

Prix

Le Prix Découverte de la Critique Française a été remis à :

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ROI (REY)
de Niles Atallah
Allemagne / France / Pays-Bas
Durée : 91'

Le réalisateur de Lucía poursuit son exploration esthétique fondée sur une hybridation plastique du cinéma. Dans Rey, en mêlant au film des images d’archives, de la pellicule grattée, des marionnettes et des supports filmiques en décomposition, il nous emporte au plus près de l’univers intérieur tourmenté d’Orélie-Antoine de Tounens, avocat excentrique originaire de Dordogne qui a fondé le royaume d’Araucania au Chili.
Hallucinatoire et unique, la forme du film reflète la trajectoire de cet aventurier qui s’est proclamé roi, a créé une constitution, un hymne et un drapeau. Niles Attalah propose une réflexion sur la subjectivité historique et met en scène un épisode de l’histoire du Chili sur lequel il y a peu d’archives.

Quelques mots de Philippe Descottes membre du jury SFCC :

Par le passé, j'ai eu l'occasion d'être membre du jury sur quelques festivals et c'est toujours un plaisir d'échanger des avis entre collègues sur des films que l'on vient de voir. Par contre, pour Cinelatino, la délibération en public était pour moi une première. Il y avait une certaine appréhension, d'autant plus que, si nous avions débattu au préalable des films de la sélection, le choix du lauréat n'était pas encore arrêté. Il s'est donc effectué en direct. A l'arrivée, tout s'est très bien déroulé. Ce fut une expérience intéressante et enrichissante, dans une ambiance sympathique, aussi bien entre collègues du jury qu'avec le public.

Il y a 9 ou 10 ans, j'étais déjà venu aux Rencontres de Toulouse (Cinelatino) consacrées aux cinémas d'Amérique latine. J'y reviens régulièrement depuis 2015 avec la même curiosité et le même plaisir pour « un » cinéma latino-américain qui occupe encore une place modeste dans la distribution en France. La 29e édition aura été d'un très bon niveau. Comme tous les ans, malgré 10 jours de festival, avec la Compétition (fictions et documentaires, longs et courts), la section Découvertes, le focus, les thématiques et les hommages, établir son programme aura été un véritable casse-tête et a nécessité des choix « cornéliens ». Sur les douze longs métrages de fiction de la compétition (inédits en France), figuraient neuf premiers ou seconds films en lice pour le Prix Découverte. Une sélection qui aura permis de découvrir, entre autres, Carpinteros de José Maria Cabral, une histoire d'amour aux accents shakespeariens dans un univers carcéral et venue de République Dominicaine, ou d'attirer l'attention sur la situation des communautés indigènes, Mapuche (Chili/Argentine) avec Mala Junta de Claudia Huaiquimilla et Rey de Niles Atallah, ou Guarani (Brésil/Paraguay), avec Nao devore meu coraçao de Felipe Bragança.

Après, pour mettre fin aux dilemmes, ce fut direction la Colombie. Tout d'abord grâce au focus consacré à Caliwood, un mouvement né dans les années 1970, sous l’impulsion d’un groupe d’amis passionnés de cinéma et originaires de Cali, qui révolutionna la culture. Du cinéma colombien d'hier, avec « el Grupo de Cali », à celui d'aujourd'hui, la transition s'effectua par le biais de deux autres fictions en compétition, Los Nadie de Juan Sebastian Mesa et Pariente d'Ivan Gaona, et de quelques documentaires comme La nueva Medellin de Catalina Villar, Il y aura tout le monde de Maria Isabel Ospina ou Jerico El infinito vuelo de los dias de Catalina Mesa. Autant de productions (ou coproductions) qui soulignent l'existence d'une industrie cinématographique colombienne et offrent un autre regard, plus actuel, sur un pays qui essaie de franchir une nouvelle étape, celle de la paix, à l'opposée des images qui sont encore véhiculées aujourd'hui, notamment par un autre cinéma, celles du conflit armé et des narcotrafiquants.

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